L’importance des compétences exécutives

Ce sont les compétences nécessaires pour l’accomplissement d’une tâche, quelle qu’elle soit : s’habiller, écrire une lettre, résoudre une opération, passer le balai, apprendre une poésie, ranger sa chambre….

Elles permettent à l’être humain de fonctionner, d’atteindre les objectifs qu’il se fixe. Elles sont par ailleurs considérées comme les fondations biologiques de l’apprentissage.

La mémoire de travail

Représente la capacité à garder une information en mémoire sur un temps court.

Elle permet de mémoriser et d’organiser l’ensemble des informations et étapes nécessaires à l’accomplissement d’une tâche.

Les conséquences du manque de mémoire de travail : oubli des consignes, mauvaise organisation et gestion des tâches, oubli et incompréhension de ce qu’on vient juste de lire.

Le contrôle inhibiteur

Représente la capacité à se contrôler, à se concentrer et à inhiber les distractions.

Disposer d’un bon contrôle inhibiteur permet de rester concentré, de contrôler ses impulsions, ses émotions et d’utiliser les gestes appropriés à la réalisation de la tâche.

Les conséquences du manque de contrôle inhibiteur : déconcentration à la moindre distraction, incapacité à attendre son tour pour parler et agir, mauvaise gestion des émotions, d’où découlent des difficultés relationnelles avec les camarades et l’entourage, manque de persévérance et découragement facile.

La flexibilité cognitive

Représente la capacité à détecter ses erreurs, à les corriger et à se montrer créatif.

Elle permet de reconnaître ses erreurs, d’ajuster sa stratégie et de faire preuve de créativité.

Le manque de flexibilité cognitive entraine de grandes difficultés à « voir » ses erreurs, à se réorganiser pour se corriger, et provoque un découragement rapide.

Ces trois compétences sont fondamentales et plus prédictives que le QI puisqu’elles permettent de retenir les informations, de s’organiser, de se contrôler, de se corriger, de trouver des solutions, de persévérer.

Elles accroissent le bien-être global grâce à une meilleure communication avec l’entourage et ses pairs, mais aussi grâce à la « réussite » de ce qu’entreprend l’enfant.

L’estime de soi et la confiance en soi ont besoin des compétences exécutives pour se construire.

Les enfants qui développent ces 3 compétences exécutives auront les moyens d’apprendre tout ce qu’il souhaite et d’entreprendre des projets qu’ils auront la capacité de finir.

Comment favoriser l’acquisition des compétences exécutives ?

Ces compétences ne sont pas innées, mais acquises par l’expérience et l’éducation. L’enfant naît avec un potentiel, mais il doit rencontrer les situations favorables au développement de ses capacités.

La condition FONDAMENTALE à l’acquisition des compétences exécutives est l’apprentissage de l’autonomie dans le quotidien.

L’enfant réclame très tôt de « faire seul » poussé par son besoin vital d’indépendance.

C’est en lui permettant de « faire seul » (après lui avoir montré comment faire) qu’il va développer ces compétences.

Prenons l’exemple du « je m’habille seul » : l’enfant va devoir mémoriser toute la suite d’actions qui va du « je me dirige vers ma chambre » à « je me dirige vers le placard » à « je choisis mon haut / mon bas / mes chaussettes / ma culotte » à « j’enlève ce que je porte » à « j’enfile (tout cela) », etc. Pour réaliser cette prouesse, il va devoir se rappeler la multitude de petites actions qu’il faut ordonner (je ne peux pas mettre mes chaussures avant mon pantalon, par ex….) mais aussi devoir contrôler ses gestes, son impatience et les distractions extérieures.

Et il devra aussi recommencer s’il s’est trompé… S’il a, par ex, mis les deux jambes dans une seule de son pantalon, ou s’il a mis son blouson devant / derrière.

Ce sont toutes ces activités qui vont construire la capacité de l’enfant à devenir un apprenant « facile » et épanoui.

On sait, par exemple, que les enfants qui participent aux tâches ménagères à la maison dès leur plus jeune âge présentent une maîtrise d’eux-mêmes, un sens des responsabilités et une autonomie beaucoup plus importante à l’âge adulte. Ils ont également de meilleures relations avec leur famille et leurs amis, sont de meilleurs élèves, et deviennent des adultes autonomes et indépendants financièrement plus rapidement (étude de Marty Rossmann).